dimanche 19 mai 2024

Tao Te Ching - Ten (Lao Tsu)

Ten

Carrying body and soul and embracing the one,

Can you avoid separation ?

Attending fully and becoming supple,

Can you be as a newborn babe ?

Washing and cleansing the primal vision,

Can you be without stain ?

Loving all men and ruling the country,

Can you be without cleverness ?

Opening and closing the gates of heaven,

Can you play the role of a woman ?

Understanding and being open to all things,

Are you able to do nothing ?

Giving birth and nourishing,

Bearing yet not possessing,

Working yet not taking credit,

Leading yet not dominating,

This is the Primal Virtue.

Tao Te Ching - Nine (Lao Tsu)

Nine

Better stop short than fill to the brim.

Oversharpen the blade, and the edge will soon blunt.

Amass a store of gold and jade, and no one can protect it.

Claim wealth and titles, and disaster will follow.

Retire when the work is done.

This is the way to heaven.

samedi 18 mai 2024

Tao Te Chin - Eight (Lao Tsu)

 

Eight

The highest good is like water.

Water gives life to ten thousand things and does not strive.

It flows in places men reject and so is like Tao.


In dwelling, be close to land.

In meditation, go deep in the heart.

In dealing with others, be gentle and kind.

In speech, be true.

In ruling, be just.

In business, be competent.

In action, watch timing.


No fight : No blame.

samedi 11 mai 2024

Roman (Rimbaud)

 I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.

- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

- On va sous les tilleuls verts de la promenade.


Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !

L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;

Le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, -

A des parfums de vigne et des parfums de bière...

II

- Voila qu'on aperçoit un tout petit chiffon

D'azur sombre, encadré d'une petite branche,

Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond

Avec de doux frissons, petite et toute blanche...


Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.

La sève est du champagne et vous monte à la tête...

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser

Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,

- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,

Passe une demoiselle aux petits airs charmants,

Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...


Et, comme elle vous trouve immensément naïf,

Tout en faisant trotter ses petites bottines,

Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...

- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.

Vous êtes amoureux. - Vos sonnets la font rire.

Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.

- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire... !


- Ce soir-là, ... - vous entrez aux cafés éclatants,

Vous demandez des bocks ou de la limonade...

- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans

Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

29 septembre 1870

Sensation (Rimbaud)

Par les soirs bleus d'été, j'irai par les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. 

Je laisserai le vent baigner ma tête nue. 


Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

Mais l'amour infini me montera dans l'âme, 

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, 

Par la nature, - heureux comme avec une femme.

Mars 1870.

jeudi 9 mai 2024

Jouer les basses sans les aigus

Dans la chanson "À la faveur de l'automne" de Tété, un des couplets se joue avec les basses de la guitare, avec des silences à la place des aigus attendus, et je ressens une sensation de manque, voulue par le compositeur, et qui va bien avec le texte nostalgique de la chanson.